Livre du Centenaire

  1. La Réforme en Chablais
  2. Mornex et sa chapelle
  3. Erection du Temple
    d'Annemasse
  4. La paroisse de 1895
    à 1921
  5. L'entre-deux guerres
  6. La guerre et la paroisse
  7. L'après-guerre
  8. Dans le temple rénové
  9. Aujourd'hui ou presque
  10. Cent ans d'existence
  11. Annexe I
  12. Annexe II

Eglise Protestante Unie du Genevois et Giffre


L'après-guerre

1945-46. La vie de la paroisse reprend un train normal. Notons que la paroisse demande en 1945 que la rue du Mont-Blanc soit rebaptisée rue du Temple, mais sans obtenir satisfaction. Voici les prisonniers qui rentrent des camps allemands. On partage un des baraquements avec l'aumônier catholique et un rabbin pour les besoins religieux et spirituels des rapatriés temporairement regroupés dans un centre d'accueil. On panse les plaies les plus variées, Valleiry ayant été incendié par les occupants, on lui attribue un secours financier.

La paroisse compte alors 708 familles, dont 317 cotisent. Le journal de la paroisse de Thonon, qui s'appelle la Bonne nouvelle, devient le journal de tout le Consistoire. Les groupes reprennent vie, et même avec vigueur. Ainsi le "Cercle des hommes"organise des conférences très suivies. Il fut fondé par le Dr Lapiné, emprisonné sous Vichy, et qui avait rejoint le maquis en 44.

Fac-similé de Notre Chemin, no. 7 de juillet 1946.
Fac-similé de Notre Chemin, no. 7 de juillet 1946.

1947 Le pasteur Thenet demande à prendre une retraite bien méritée, parcourant souvent tout le secteur à vélo, jusqu'à Sevraz. Son poste est déclaré vacant. Mais il faudra permuter les logements du pasteur du secteur ville et celui du secteur Disséminés, car M. Gruner a fait un échange avec le pasteur Thenet, ce qui fait que le pasteur chargé du "secteur Disséminés" occupe le logement du secteur Ville... Mais la question est provisoirement résolue par l'aménagement de deux pièces au rez-de-chaussée du presbytère. La candidature d'un jeune pasteur du Gard, M. Macs, n'est pas retenue. On sollicite un pasteur de Sornay, qui finalement renonce à venir, et c'est le pasteur Abauzit, aumônier des chantiers de jeunesse à Die qui est retenu. Il a passé sa jeunesse à Thonon, et a été converti par la mission anglaise.

1948: entrée en fonction du pasteur Abauzit. Le trésorier, M. Fuess, annonce un gros déficit financier. Les paroissiens sont invités à verser une journée de leur travail par trimestre. On note un projet d'érection d'immeuble en lieu et place du presbytère. Seul le bâtiment du Temple serait maintenu. Pas de suite. (De tels projets reviendront de temps en temps, en dernier lieu en 1991.)

Annemasse est déjà une grande ville, mais conservait des attaches nombreuses avec la campagne. Qui ne connaissait alors la femme du cantonnier de Sevraz? Elle descendait de la montagne avec son petit sac contenant...mystère! peut-être des oeufs, peut-être une "pogne", et toujours quelques fleurettes qu'elle glissait dans la bible qui trônait sur la table de communion. A cette époque les portes du temple étaient toujours ouvertes, on entrait quand on voulait pour se recueillir, ou se reposer un instant. Et qui sait, en cherchant bien, on trouvera peut-être encore aujourd'hui une humble fleur séchée de la femme du cantonnier dans la bible monumentale de notre paroisse? (confidence d'une paroissienne qui est la mémoire vivante d'une bonne moitié de l'existence de notre paroisse)

1949 La situation financière est rétablie grâce à des prêts, mais la cible pour les deux postes pastoraux est d'un million de francs (de l'époque). M. Deffaugt intervient à un culte de février pour retracer la collaboration de l'ERF à toutes les oeuvres de la ville d'Annemasse pendant la guerre.

Le synode régional a lieu à Annemasse, avec plus de 140 délégués. MM. Vuffray et Pierre Bach sont coordinateurs de l'accueil, qui se fait chez les paroissiens. Le pasteur Lenhardt, de Genève, préside le culte synodal. L'Hôtel du Midi et l'Hôtel de France assurent les repas, mais avec l'aide de bénévoles de la paroisse. On note, après le Synode tenu à Annemasse, un net regain d'intérêt pour la paroisse. Il y a alors 1160 protestants recensés, 16 catéchumènes, et 1 prosélyte, comme disent les archives, c'est-à-dire un baptisé adulte converti.

"Si l'église n'était qu'une société de plus parmi beaucoup d'autres, nous nous permettrions peut-être de la mettre en veilleuse en attendant des jours meilleurs. Mais nous croyons qu'elle reste le seul lieu où nous puissions trouver un remède à notre solitude, à notre désarroi et à notre angoisse, parce que là, nous pouvons rencontrer Celui en qui nous pouvons mettre toute notre confiance. C'est en raison même de vos soucis, de vos craintes et de vos occupations que nous vous disons: Ne perdez pas le contact avec l'église, mais, avec les hommes faillibles et imparfaits que nous sommes, approchez-vous de Celui qui reste le Seul Maître de notre vie. "

Document du 1er juillet 1950.

Fin 1950 le pasteur Gruner part pour Genève. On supprime provisoirement le deuxième poste pastoral. On essaiera de faire seconder le pasteur chargé de l'ensemble, devenu très lourd, par une assistante de paroisse: ce sera Mlle de Senger, qui s'installera dans l'appartement d'Ambilly, et jouera un rôle très bénéfique dans la paroisse pendant tout son ministère. Une exposition sur la Mission a lieu dans une salle de la Mairie. Le déficit se maintient, toujours très préoccupant, mais un don anonyme important permet de l'éteindre pour l'année 1951. Les réunions bibliques deviennent hebdomadaires. Un groupe d'éclaireurs est reconstitué. Le Cercle d'Hommes reste très actif.

1952: Le Conseil de paroisse délibère des travaux devenus nécessaires au Temple, en particulier le renouvellement de la toiture et du clocheton. Les réparations eurent bien lieu, mais il subsista des gouttières dans le temple... On fit des boiseries à l'intérieur, M. Vuffray s'en chargea. Il y eut une belle journée pour inaugurer le temple ainsi rénové.

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